lundi 2 mai 2011

Chevrette au lait de coco et curry.

Avec Tamu le gardien (en tahitien les « u » se prononce « ou », on dit donc "Tamou"), on discute pas mal. 

J'aime beaucoup sa philosophie, il est très ouvert d'esprit, et voit beaucoup de choses différemment des autres tahitiens. Il peut parler sans retenue de ce qu'ils pensent des français (pas toujours en bien, et je suis toujours d'accord avec lui) et moi je peux poser des questions gênantes, dont je ne me permettrais pas avec d'autres par rapport aux relations tahiti-français (exemple: tu trouves normal d'apprendre à l'école François 1er, Louis XIV et les gaulois alors que ton nom et tes ancêtres ont une autre histoire largement aussi intéressante ?;)).

Réponse à laquelle il répond "Non" puisque il connaît sur le bout des doigts toute l'histoire de sa famille, il est le descendant d'une famille de guerriers royaux, les Tufariua.
C'est un vrai plaisir de discuter avec lui.

Son problème c'est que financièrement il n'a pas eu la chance d'aller en France pour faire des études, donc il est gardien. On voit bien que sa place est ailleurs du fait qu'il a beaucoup de talent dans tout ce qu’il fait (sport, musique, cuisine), et toujours un mot à dire sur tout (beaucoup de connaissance et de générosité pour les transmettre) et notamment la cuisine, c'est lui qui cuisine à la maison.
Bref j'apprécie beaucoup ce type.

Il me donne quelques tuyaux, mais bon, je ne suis pas un as alors samedi on s’était donné rendez-vous pour cuisiner ensemble un plat régional.
La veille on est parti à la chasse à la chevrette dans le ruisseau à côté, avec quelques lampes et les piques à chevrettes : Tamu, Tutehau le fils à Tamu (Champion de France de Taekwondo), Kévin et moi-même.
On en a chopé une vingtaine. Je vous dis tout de suite, je n'ai attrapé qu'un seul misérable spécimen et pourtant il y en vraiment beaucoup, je n'ai pas encore le coup.
Nous n'attrapons que les gros spécimens, et encore, seuls ceux que nous parvenons à capturer donc je ne me fais pas trop de soucis pour la population.

Il s'agit de Macrobrachium lar.

Le lendemain matin, j’ai ouvert une noix de coco : voici le mode d’emploi :



-Caler la coco dans un trou avec la pointe vers le haut.
-Jeter une grosse pierre dessus à plusieurs reprises jusqu’à ce que l’enveloppe se fissure et forme trois parties.
-A ce moment là on peut arracher chacune des parties à la main.









Après l’ouverture totale (éclater la noix sur un rocher), opération rapage de coco sur un outil adapté (une planche de bois sur laquelle on s'assoit avec une rappe circulaire métallique, il faut donc racler la partie blanche), voici (désolé pour ma tête, je n'ai que cette photo...:)).











Puis extraction du jus avec un chiffon.






Après cuisson du riz, ajout de curry et cie…Pour finir voilà ce qu’on s’est mis…Un vrai plaisir surtout quand on s’est donné tant de mal.


Mon assiette est celle de droite :p (Tamu n'en voulait pas trop).

La prochaine fois, je pense que j'irai pêché avec Tamu, d'autres gros repas en perspective. 

1 commentaire:

  1. Un bon entrainement à la cuisine pour la prochaine expédition ASPER... J'ai hâte !!
    Yannick

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